A retenir dans ce communiqué:
- Toute la flotte IMOCA est arrivée dans la journée
- A partir de la deuxième place, les écarts sont minimes
- Les Class40 sont attendus dès demain matin
- IRC : match à distance pour le classement général
- La longue route d’Eagle of Hornet
Le rythme des arrivées ne cesse de s’accélérer aujourd’hui à Cherbourg-en-Cotentin. Lundi et mardi, seulement 11 bateaux ont franchi la ligne et ils sont aujourd'hui près de 20 à avoir terminé leur course avec, surtout, une flotte d’IMOCA compacte si l’on excepte APIVIA (Dalin, Meilhat) qui a survolé les débats. La nuit prochaine promet d’être animée avec les Class40 qui bataillent à l’heure actuelle au nord des îles anglo-normandes.
Après la victoire sans appel de Charlie Dalin et Paul Meilhat (APIVIA), les arrivées se sont enchaînées ce matin à Cherbourg. C’est Charal (Dalin, Pratt) qui prend la seconde place. Beyou explique :
« Lorsqu’on vient sur ces courses-là, c’est pour essayer de faire des podiums, donc forcément on est content de finir dessus aujourd’hui. Je pense qu’on a fait du mieux qu’on pouvait. APIVIA était vraiment un cran au-dessus sur cette course. Ils ont bien navigué dès le départ, ils ont su trouver le bon mode volant dans le Solent, aller au bon endroit directement et puis ça s’est parfaitement enchaîné pour eux, leur timing était parfait. Ils ont fait zéro faute, bravo à eux. Ça fait bizarre de les voir si loin devant, mais c’est largement mérité. »
Le podium est complété par Simon Fisher et Justine Mettraux à bord de 11th Hour.
Aux premières heures de ce matin, Lamotte - Module Création, le champion en titre de la Class40 de Luke Berry, s'est fait passer par Palanad 3 d'Antoine Magré alors qu'il traversait la mer Celtique en direction de Bishop Rock. Le nouveau Sam Manuard Mach 40.4 d'Antoine Magré a alors pu prolonger sa traversée et passer Bishop Rock vers 5 heures. Depuis, Berry a également dû regarder par-dessus son épaule pour se défendre contre le Suisse Valentin Gautier sur Banque Du Leman (un autre Mach 40.4). A l'approche du côté ouest du TSS des Casquets, Berry a réussi à regagner un peu de terrain mais il devra espérer une opportunité de dernière chance en jouant les marées au sud d'Aurigny s'il veut défendre son titre dans la Rolex Fastnet Race.
Juste après son arrivée, la skipper Sam Davies est descendue à terre pour profiter du village de la course et rencontrer le public. La Britannique est en effet une fan de la Rolex Fastnet Race et n’a pas voulu rater ce moment de convivialité. Entre selfies et autographes, elle explique pourquoi elle ne raterait pour rien au monde ce moment de partage :
« Comme je suis membre du RORC, que je suis anglais et que c'est une course anglaise, j'ai dit à mon équipe dès le départ que nous allions nous arrêter pour boire une bière et manger des steaks-frites. C'est important parce qu'il y a tellement de gens ici qui sont venus à Cherbourg pour voir les bateaux et ils sont déçus. Lorsque nous sommes descendus du bateau, à l'entrée de la marina, il y avait un comité d'accueil avec des gens qui savaient que nous allions terminer aujourd'hui, ils sont venus spécialement pour nous voir et ils ont couru pour prendre des photos de nous et avec nous. Arriver en France c'est énorme, il est donc important pour le RORC d'encourager les bateaux à s'arrêter ici lorsqu'ils terminent...»
Le catamaran de 84 pieds Allegra, conçu par Nigel Irens et piloté par le Suisse Adrian Keller, a terminé les 695 miles de la Rolex Fastnet Race en 3 jours 18 minutes et 38 secondes, remportant ainsi la classe MOCRA. Le plus grand catamaran de la classe pour cette course, a maintenant gagné deux courses consécutives organisées par le Royal Ocean Racing Club, puisqu’il s’est aussi imposé sur la dernière édition de la RORC Caribbean 600.
L'Australien Paul Larsen, qui était skipper et pilote principal d'Allegra, commente :
« Deux jours avant le départ de la course, nous étions à peu près le seul bateau à s'entraîner par gros temps. Nous avons vu cela comme une opportunité de naviguer dans les conditions que nous attendions pour le début de la course. Cela nous a permis de déterminer les configurations de voile et l'état de la mer probable pour le début de la course. Cela a permis à tout le monde d'avoir l'esprit tranquille pour ce qui allait arriver ».
C’est un match à distance dont l’IRC a le secret qui est en train de se jouer au large du Cotentin. Deux bateaux sont candidats au prestigieux classement « Overall » mais 45 milles les séparent. Tala, mené par le Britannique David Collins vient de franchir la ligne d’arrivée à Cherbourg-en-Cotentin. Il gagne donc « en temps réel » en IRC 1 mais le vrai leader provisoire, baptisé Ino XXX est encore au nord de Guernesey et n’arrivera qu’en début de nuit. En temps compensé, Ino XXX dispose même d’une avance confortable de 5 heures qui l’autorise à rêver d’un sacre. Au-delà de l’aspect sportif, la situation est cocasse puisque le skipper d’Ino XXX, James Neville est aussi Comodorre (Président) du RORC. S’il gagne, il devra donc se remettre le prix… à lui-même. La dernière fois que le Commodore du RORC s’est imposé sur le Fastnet, c’était en 1930.
Alors que 27 bateaux ont déjà franchi la ligne d’arrivée à Cherbourg-en-Cotentin, la course n’est pas terminée pour tout le monde. Le dernier concurrent, Eagle of Hornet est encore devant la Cornouaille, à plus de 500 milles de l’arrivée. Selon les estimations, il est peu probable qu’il arrive avant dimanche prochain. Le dernier concurrent arrivé reçoit le Galley Slaves Trophy, un prix sur-mesure destiné au cuisinier du bord qui est en général acclamé par les autres concurrents.