Les Class40 au départ de la Rolex Fastnet Race

Le Mach 40.3 Lamotte - Module Création de Luke Berry et conçu par Sam Manuard, sera l'un des 22 Class40 engagés sur la Rolex Fastnet cette année © Pierre Bouras
Le Mach 40.3 Lamotte - Module Création de Luke Berry et conçu par Sam Manuard, sera l'un des 22 Class40 engagés sur la Rolex Fastnet cette année © Pierre Bouras
Depuis la création de la Class40 il y a quinze ans, 169 exemplaires ont été construits, commençant par des navires de croisière typés pour la course à large, pour devenir aujourd’hui des bateaux de course redoutables, ce qui permet à ces unités d’être les bateaux de 40 pieds les plus populaires de tous les temps. Et la Rolex Fastnet Race de ce week-end fait partie intégrante du Championnat officiel 2019 de la Class40.
 

En plus de ses chiffres impressionnants, la Class40 est aussi très internationale et compte des propriétaires dans plus de 20 pays: Japon, Chine, Nouvelle-Zélande, Australie, Afrique du Sud, États-Unis et Canada, ainsi que dans divers pays d’Europe, notamment en France où le nombre est le plus prolifique. Les étrangers performent bien dans cette Classe, notamment les Britanniques Phil Sharp et Luke Berry, qui se classent respectivement premier et troisième du Championnat 2018.

Cette année, vingt-deux Class40 participent à la Rolex Fastnet Race, allant de bateaux récents à la pointe de la technologie, mais en passant aussi par des monotypes plus anciens, tel le plan Rogers de 2007, avec lequel Tanguy de Lamotte a remporté les Rolex Fastnet 2009 et 2011. Il sera mené cette année par Morgane Ursault-Poupon, la fille de Philippe Poupon, l'un des navigateurs les plus titrés en France.

Le Class40 le plus récent participant à la Rolex Fastnet Race 2019 est Imagine, skippé par Jörg Reichers, le navigateur allemand ayant navigué et brillé sur de nombreux circuits en France, notamment en Mini 6.50 (2e de la Mini Transat 2017), en Imoca60 et en Class40.

Cette saison, Jörg Reichers revient en Class40 avec un design Owen Clarke mis à l’eau en mai, et fait campagne pour le compte de son constructeur d’Afrique du Sud, Cape Racing Yachts. Il partage ses premières impressions sur les performances du bateau : « Nous sommes très rapides au près et un peu plus lent au reaching que les tous deniers bateaux sortis. Nous arrivons à les contenir au portant - et tout cela, sans vraiment avoir optimisé le bateau. » Cette vitesse au près peut être un réel atout  s'il s'agit d'une Fastnet classique "au près jusqu’au Rock".

Imagine Class40
Le plus récent Class40 participant à la Rolex Fastnet Race 2019 est Imagine, skippé par l'allemand Jörg Reichers 

Jörg Reichers revient sur la Rolex Fastnet Race pour sa 3e participation : « C’est un grand classique - une course emblématique. Ce qui est intéressant à propos du Fastnet, et aussi le plus énervant, c’est l’aspect tactique lié au passage des nombreux caps comme Portland Bill, Start Point, ou le Cap Lizard. La moindre erreur et le moindre retard peut faire basculer la course. Cela la rend super-tactique et très intéressante.”

Luke Berry a la double nationalité, britannique et française et vit en France depuis l’âge de 10 ans. Son ascension dans les sphères françaises de la course au large est fulgurante: deuxième de la Mini Transat, troisième du Championnat Class40 l’année dernière et sixième sur 53 bateaux au départ de la Route du Rhum 2018 pour la première année à bord de son nouveau Class40, Lamotte - Module Création, un Mach 40.3 conçu par Sam Manuard. Ou du moins « basé sur les moules 40.3 mais optimisé », comme le décrit Luke Berry. C’est globalement le sistership du Leyton d’Arthur Le Vaillant.

Alors que la Class40 rassemblait autrefois des voiliers de course-croisière, elle est aujourd'hui devenue un tremplin entre les campagnes Figaro/Mini et la Classe IMOCA60, comme l’explique Luke Berry: « Elle s'est beaucoup professionnalisée: nous travaillons beaucoup sur les voiles et sur la recherche de performance. Je fais partie du centre d’entraînement de Lorient Grand Large et nous naviguons tous les jours. Nous travaillons également beaucoup sur les réglages, les tensions du mât, le carénage, la taille du spinnaker, la forme et la taille du gennaker.. rien n’est laissé au hasard. ”

Ce sera la deuxième participation de Luke Berry à la Rolex Fastnet Race, bien qu’il ait navigué aux abords du fameux phare à de nombreuses occasions. Deux autres marins issus du circuit Mini 6.50 seront embarqués à bord de Lamotte - Module Création : Corentin Douguet, vainqueur de la Mini Transat 2005 et Fred Denis, vainqueur en 2015.

Berry et Reichers figureront certainement parmi les premiers sur la ligne d’arrivée, tout comme le Beijaflore de William Mathelin-Moreaux, un Lift 40 conçu par Marc Lombard et rondement mené l’année dernière en remportant la Route du Rhum, barré par le récent vainqueur de la Solitaire du Figaro, Yoann Richomme. Catherine Pourre, une des plus anciennes navigatrices de la Class40, sera également à surveiller. Son Eärendil - un autre Mach 40.3 - est actuellement deuxième du Championnat 2019 de Class40.

Manic RT
Ian Hoddle, Nigel Colley, Charles Emmett et Matt Smith, le consortium du Class40 Manic 
© Rick Tomlinson

Ian Hoddle, Nigel Colley, Charles Emmett et Matt Smith, le consortium qui détient le Class40 Manic, font la promotion de la voile en équipage réduit en Grande Bretagne. Ce bateau, mené par le skipper Sam Goodchild sur la Route du Rhum 2018 sous les couleurs de Netflix et portant la marque Narcos, avait malheureusement démâté alors qu’il figurait en 3e position.

« Nous avons tous beaucoup navigué sur des épreuves du RORC », explique Ian Hoddle, qui a remporté le titre IRC Three and Two Handed au Championnat RORC l’année dernière. « Grâce à cela, nous avons décidé de passer au niveau suivant en termes de compétition. »

Depuis l’acquisition de Manic, ils ont mis en place un nouveau gréement et amélioré le bateau. Leur première sortie date de la Morgan Cup Race qu’ils ont remporté. La Rolex Fastnet Race n’est que leur 4e épreuve mais figure sur leur “’liste’ des épreuves du RORC, avec la RORC Transatlantic et la Caribbean 600. Pour la Rolex Fastnet Race, Ian Hoddle déclare : « Ce sera bien d’avoir une compétition serrée entre les bateaux. . Nous souhaitons particulièrement affronter les Français et voir comment nous progressons. Nous savons que le bateau est plus que capable - notre objectif est de figurer dans les 10 premiers. » Et d’ajouter  : « le Class40 démarre comme un dériveur. Quand vous atteignez 17-18 nœuds avec les voiles hissées, ça décolle ! »

Les Class40 prendront le deuxième départ avec les IMOCA60 le Samedi 3 Août, avec un signal d’avertissement à 13h35 (HF)

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