Alexis Loison et Jean-Pierre Kelbert remportent l’édition du centenaire de la Rolex Fastnet Race


Le JPK 1050 Léon d'Alexis Loison et Jean-Pierre Kelbert a été sacré vainqueur toutes catégories de la Rolex Fastnet Race. Aucun autre bateau encore en course sur ce parcours de 695 milles nautiques ne peut rattraper le duo français en double pour la victoire finale de cette 51e édition de la classique offshore du Royal Ocean Racing Club.

C’est une performance majuscule qu’Alexis Loison et Jean-Pierre Kelbert viennent de signer sur le centenaire de la Rolex Fastnet Race. Les deux marins s’imposent en effet sur le classement Overall puisqu’aucun concurrent encore en course ne peut rattraper l’équipage français. 

Avec un record de 444 bateaux au départ cette année, allant de quillards de 30 pieds aux immenses trimarans ULTIM, la course au large britannique n’a jamais été aussi populaire. Les ingrédients de la victoire restent inchangés : expérience, audace, talent, un bateau performant… et une pincée de réussite.

Pour remporter le classement Overall, il faut devancer ses adversaires en temps compensé selon la jauge IRC, qui permet à des voiliers de tailles et de conceptions différentes de régater à armes égales. La première étape est de gagner dans sa catégorie. Dès hier, Léon s’est imposé dans la flotte IRC Two, forte de 70 bateaux. Dans la nuit, il est devenu évident qu’aucun concurrent encore en mer ne pourrait le dépasser en temps compensé.

« Nous avions un très bon bateau », commente Alexis Loison. « Je courais avec Jean-Pierre, le constructeur des bateaux JPK, désormais bien connus sur la scène internationale de la course au large. On s’est vraiment régalés. On s’est battus, on n’a rien lâché. Il a fallu se battre contre de très bons bateaux, sur un parcours vraiment exigeant. Cette victoire a beaucoup de sens pour nous. Depuis hier, je reçois des dizaines de messages de félicitations, c’est un peu la folie. »

Alexis Loison rejoint le cercle fermé des marins ayant remporté plus d’une fois la Rolex Fastnet Race. Sa première victoire remonte à 2013, avec son père Pascal, à bord du JPK 10.10 Night & Day. À l’époque, l’arrivée se jugeait encore à Plymouth, dans le sud-ouest de l’Angleterre. Ce fut un moment fort, d’autant plus marquant que le duo père-fils avait été le premier équipage en double à battre tous les équipages en équipage complet.

Douze ans plus tard, Loison savoure cette deuxième victoire avec la même émotion :
« C’est vraiment le même sentiment que la première fois. Une victoire inattendue, mais une joie immense. Et cette fois, on arrive chez moi, à Cherbourg, la ville de mon cœur. »

C’est la troisième fois que la Rolex Fastnet Race se termine à Cherbourg, mais c’est la première qu’un équipage français s’y impose en temps compensé. En 2021, c’est le bateau britannique Sunrise qui l’avait emporté. En 2023, c’était le Suisse Caro.

Cette année, ce sont même les équipages français en double qui monopolisent le podium. Derrière Léon, on retrouve Lann Ael 3, un Manuard Nivelt 35 mené par Didier Gaudoux et Erwan Tabarly. En troisième position : Amarris, un Pogo RC skippé par Achille Nebout et Tanguy Bouroullec. Alexis Loison souligne le point commun entre ces trois tandems :
« Ce n’est pas un hasard s’il y a des figaristes à bord des trois bateaux de tête : moi-même, Erwan Tabarly et Achille qui est troisième. On est tous passés par la meilleure école de course au large au monde, le circuit Figaro. »

Les bateaux JPK dominent la scène offshore depuis plus d’une décennie. Il était donc logique que leur créateur, Jean-Pierre Kelbert, fasse partie de l’équipage vainqueur. Il se réjouit des performances de ce 10.50 pieds nouvelle génération : « Ses performances au reaching sont incroyables. Avec cette carène puissante, on peut porter de grandes voiles à des angles très serrés, même dans 25 nœuds de vent. C’est un vrai bolide. »

Cette édition a été marquée par des conditions météo souvent légères, ce qui laisse à penser que Léon n’a pas encore montré toute l’étendue de son potentiel dans la brise. Jean-Pierre Kelbert devrait être de retour dans deux ans, et ses bateaux, sans aucun doute. Quant à Alexis Loison, il a déjà annoncé qu’il serait au départ en 2027. La Rolex Fastnet Race coule dans ses veines. À 40 ans, le marin de Cherbourg-en-Cotentin a encore de belles pages à écrire.

Léon on arrival in Cherbourg-en-Cotentin © Armel Vrac/Rolex Fastnet Race