Rolex Fastnet Race Actualités

News

L’incroyable doublé de Charlie Dalin en IMOCA

Charlie Dalin et Pascal Bidégorry, à bord de MACIF, viennent de remporter la 50ème édition de la Rolex Fastnet Race. Deux ans après sa victoire à bord d’APIVIA, Dalin réalise à nouveau l’exploit, mais cette fois à bord d’un bateau neuf. Le nouveau MACIF a en effet été mis à l’eau il y a à peine un mois et démontre déjà un incroyable potentiel. Pendant ces deux jours de course, MACIF a longtemps joué derrière Arkea Paprec, mené par Richomme et Eliès. La victoire ne s’est jouée que lors des dernières heures, dans l’ouest de la pointe de La Hague. C’est à ce moment seulement que Dalin et Bidégorry ont réussi à prendre l’avantage qu’ils ont su garder jusqu’à l’arrivée. Sam Goodchild à bord de For The Planet complète ce podium. Les trois leaders sont arrivés en moins de 30 minutes. Une quinzaine d’IMOCA sont attendus dans la nuit.

fastnet dji 0279 nicolastouzé

Charlie Dalin (MACIF) :
« Ce n’était pas du tout un objectif de réaliser un doublé avec un bateau qui a été mis à l’eau il y a moins d’un mois. On a navigué 5 fois en tout et pour tout avant de partir pour le départ. Le bateau est neuf de chez neuf on n’avait jamais eu 35 nœuds encore moins au près. J'étais parti pour faire du bricolage et au fur et à mesure on a changé de mode, on est passés en mode régate, on a vu que cela fonctionnait bien et on a pas sorti la caisse à outils et tout a super bien fonctionné. Dans les conditions qu’on a eu en mer d’Irlande, on a fait des pointes à 40 nœuds. 
Le duo avec Pascal a très bien fonctionné aussi. C’était bien le départ était incroyable à foiler au près c’était comme il y a deux ans. J’ai pris beaucoup de plaisir à faire cette sortie de solent à fond, la course était intense et le bateau a un énorme potentiel. »

fastnet armelvrac633

Pascal Bidégorry (MACIF) : « Ca a été un final de folie et une course de folie. Au départ j’étais à la mine en train de pousser les manivelles ! C’était engagé. C’est vrai qu’au début on était là pour découvrir le bateau et je crois que 5 minutes après le départ on est passés en mode régate, sans se le dire. On a eu deux, trois petites bricoles mais rien d’important. L’équipe MACIF est super avec tout ce travail. C’était génial, super engagé les bateaux ont un super niveau. »

fastnet dsc05889 nicolastouzé

Yoann Richomme (Arkea Paprec) : 
« C’est un beau match. Toute la seconde moitié de course, avec Charlie qui est revenu fort sur nous. C’était génial d’être mis sous pression et de devoir trouver les manettes du bateau. Parce qu’en fait, on n’a jamais vraiment eu de contact avec les autres et Charlie, c’est la référence. Il a une expérience de dingue en IMOCA. Son bateau est très jeune et il sait le mener à un potentiel très élevé. On a beaucoup appris en naviguant toute la journée à côté de lui. C’était génial et nous sommes content d’avoir tenu aux avants postes. C’était un de nos objectifs et on connait un peu mieux le potentiel de ce bateau. On s’attendait à une mer cassante et des bateaux qui n’ont pas vraiment trop de limites au près. C’est des bateaux incroyables.On est venu chercher la confrontation sur cette Rolex Fastnet Race et cette belle 2ème place est quelque part une victoire pour nous. Je suis très heureux de ce que nous avons réalisé avec Yann et toute l’équipe avec ce fabuleux bateau qui a été mis à l’eau fin février de cette année. On a quasiment été en tête de la flotte des IMOCA depuis le départ de Cowes. Puis a suivi une vraie bataille, digne d’une étape de Solitaire du Figaro, avec Macif ! On n’a rien lâché !  »

Sam Goodchild (For The Planet) :

« Nous avons « navigué propre », et nous sommes fiers de cette performance. Il y avait 29 bateaux au départ samedi, et tous les grands noms de la voile. Cette troisième place nous satisfait grandement, d’autant que nous y avons mis la manière. Notre collaboration a été efficace, notre gestion humaine au top. Antoine est un co skipper précieux, auprès de qui j’apprends énormément. Nous naviguons avec beaucoup de rationalité, et identifions en permanence les domaines dans lesquels nous devons et pouvons progresser. Ma confiance et mon plaisir de naviguer sur ce bateau augmentent avec chaque sortie. Nous avons beaucoup observé la concurrence, et en avons tiré chaque fois que possible des leçons. La fin de course a été stressante avec ce vent mollissant et irrationnel. Nous ne nous sommes pas désunis. Nous finissons fatigués car il n’y a pas eu de temps mort, mais très heureux, avec une grosse pensée pour nos amis Thomas et Morgan victimes d’une avarie… »

fastnet dsc06090 nicolastouzé

Berry et Joubert, vainqueurs en OCEAN FIFTY

Luke Berry et Antoine Joubert (Le Rire Médecin Lamotte) viennent de franchir la ligne d’arrivée de la Rolex Fastnet Race en tête dans la classe des Ocean Fifty. Ils réalisent ce parcours en 2 jours, 6 heures, 59 minutes et 4 secondes et terminent avec seulement 86 secondes d’avance sur Viabilis (Pierre Quiroga et Arthur Hubert). Depuis le départ de Cowes, samedi après-midi, les deux équipages n’ont cessé de s’échanger les deux premières places alors que la flotte des trimarans de 50 pieds a subi deux abandons. Il a fallu attendre les dernières minutes de course pour voir Berry et Joubert prendre l’avantage à quelques milles seulement de Cherbourg-en-Cotentin. Pour Berry, cette victoire a une saveur particulière. Le franco-britannique vient de passer à l’Ocean Fifty et, après plusieurs podiums, il s’impose pour la première fois.

fastnet dsc05836 nicolastouzé

Interview de Luke Berry :

"On est super contents. Le bateau a très peu de dégâts, il y a eu un super travail de toute l'équipe. Je n'imaginais pas gagner dès aujourd'hui. Il ne faut pas oublier que les grands noms de la classe ont abandonné. Je ne remets pas en cause le mérite de cette victoire. C'était des conditions rudes et on a été présents, on a navigué en bons marins, avec de la performance. Ca met en confiance pour la suite mais je prendrais quand même le départ de la Transat Jacques Vabre en outsider, débutant en Ocean Fifty. On ne se mettra pas de pression de résultat."
 
fastnet armelvrac650

FRANCOIS GABART ET SON ÉQUIPAGE ÉTABLISSENT UN NOUVEAU RECORD DE COURSE

© Paul Wyeth/www.pwpictures.com © Paul Wyeth/www.pwpictures.com

Ce dimanche 23 juillet 2023, à 21h 38mn 27sec le trimaran ULTIM de 32 m SVR-Lazartigue, skippé par François Gabart, est arrivé en tête de la 50e édition de la Rolex Fastnet Race.
 
SVR-Lazartigue a mis 1 jour 08 heures 38 minutes 27 secondes pour boucler ce parcours entre Cowes et Cherbourg qui lui a permis de battre le record absolu de la course en multicoques de 36 minutes et 27 secondes, établi par les skippers Charles Caudrelier et Franck Cammas à bord du Maxi Edmond de Rothschild en 2021. Armel Le Cléac’h, à bord de Banque Populaire XI est arrivé en seconde position. 

fastnet dsc04793 nicolastouzé

Interview de François Gabart :
« Je suis très heureux. C’est la Rolex Fastnet Race et c’est une victoire. On l’attendait depuis un moment. Je suis très heureux de la gagner avec toute l’équipe et de l’offrir à ce bateau qui a été mis à l’eau il y a deux ans. Son anniversaire était hier donc c’est un beau cadeau. Je crois que c’est le bon moment et que ça va être le début de plusieurs victoires dans les prochains mois et les prochaines années. 
 
Ça n’a pas été facile pendant les premières heures de la course avec du vent de face, très fort. J’étais inquiet pour le bateau à ce moment-là mais le retour entre le Fastnet et ici a été au portant et nous volions en permanence. Nous avons toujours été au contact avec Banque Populaire, nous pouvions les suivre à l’AIS. Cela nous a mis beaucoup de pression. 
 
Je suis très heureux de remporter cette victoire en équipage et bien sûr avec Tom (Laperche). C’est toujours rassurant. Ça montre que le bateau a le potentiel. Il y a enfin une victoire, au bout de deux ans, et maintenant, il faut les enchaîner, c’est l’objectif.
 »

 

fastnet dsc04922 nicolastouzé

 

 

Une première nuit éprouvante pour la flotte de la Rolex Fastnet Race

Cette première nuit de course a été éprouvante pour les concurrents de la Rolex Fastnet Race avec des rafales à plus de 90 kilomètres heures (45 nœuds) et une mer formée. Après une vingtaine d’heures de course, on dénombre 86 abandons sur l’ensemble de la flotte. Le Rochelais Bertrand Daniels (Mirabelle) et le Britannique Nick Martin (Diablo) ont perdu leur mât pendant les premières heures de course.

whatsapp image 2023 07 23 at 12.15.56RORC / Paul Wyeth


Chez les IMOCA, Thomas Ruyant et Morgan Lagravière (For people) ont abandonné suite à une avarie, alors qu’ils étaient dans le groupe de tête. Le Canadien Scott Shawyer s’est également retiré de la course sans donner les raisons de son abandon.

En Class40, le Normand Nicolas Jossier (La Manche – Evidence Nautique) a notamment rencontré un problème de gréement qui l’a contraint a rentrer à Cherbourg-en-Cotentin.

manche sport evidence nautique cd50 ddaguier 04CD50 ddaguier

De nombreux bateaux ont par ailleurs choisi de faire escale, le temps de laisser passer le plus fort de la tempête. C’est le cas du grand Moonbeam, un somptueux plan Fyfe. Peu après avoir passé la ligne de départ, l’équipage a rallié le port de XXX pour passer la nuit à l’abri. Jacques Caraës et son équipage ont repris la course ce matin nous a fait savoir son équipe.

Détail des abandons :
Class40 : 2
IMOCA : 2
MOCRA : 3
Ocean Fifty : 1
SZ et Z : 14
IRC 1 : 18
IRC 2 : 27
IRC 3 : 15
IRC 4 : 4

Cherbourg-en-Cotentin, capitale de la course au large

C’est du jamais vu. Dans le port de Cherbourg-en-Cotentin, on a poussé les murs pour accueillir les voiliers d’une Rolex Fastnet Race qui s’annonce historique. Entre le Port Chantereyne et le Port de Commerce – en plein centre-ville – ils sont 150 à avoir choisi de faire escale en Normandie avant de rejoindre Cowes, en Angleterre où le départ sera lancé samedi à 14 heures (Heure Française). Avant cela, les visiteurs peuvent découvrir ces fabuleuses machines et rencontrer les marins. Les IMOCA, les bateaux du Vendée Globe, sont visibles dans le Bassin du Commerce alors que les Class40 et les grands trimarans sont amarrés à Port Chantereyne. Dans les prochaines 48 heures, la flotte mettra le cap plein nord pour rejoindre le Solent, entre l’île de Wight et l’Angleterre.

 

captureCopyright : Arrivée Fastnet Cherbourg / Armel Vrac / Nicolas Touzé

Un départ musclé
 
Le départ de cette 50ème édition s’annonce grandiose, comme il y a deux ans. La flotte de 450 bateaux - la plus grande jamais réunie sur une zone de départ - va s’élancer dans des conditions soutenues avec un vent fort, de face, et une mer formée à proximité des Needles, ces majestueuses aiguilles de craie qui marquent la sortie du Solent. Cette armada va ensuite aller enrouler le Fastnet Rock, au sud de l’Irlande avant de mettre le cap vers Cherbourg-en-Cotentin. Selon les derniers routages, les grands trimarans Ultims sont attendus vers minuit dans la nuit de dimanche à lundi. Les arrivées s’échelonneront ensuite toute la semaine.

Franck Cammas :
« C’est la course la plus fameuse au monde, avec la Sydney – Hobart. C’est un morceau de l’histoire de la voile. Tabarly y a participé et certaines éditions ont été dures, notamment en 1979 avec une énorme tempête. C’est ancré dans les esprits, c’est beaucoup d’émotion et la ligne de départ n’est jamais facile. C’est un super spectacle mais quand on est au milieu de tout ça, on est assez tendus. »
 
Louis Duc
« C’est la première fois que je fais cette course en IMOCA, avec mon propre bateau. C’est une aventure qui se poursuit. Dans la Manche, on a grandi avec Christophe Auguin qui a gagné le Vendée Globe. Le départ s’annonce musclé. L’objectif est de sortir du Solent en un seul morceau. »
 
Sam Davies :
« C’est ma dixième participation à la Rolex Fastnet Race. La première fois, je n’avais que 19 ans et j’ai frappé à toutes les portes pour trouver un embarquement. Une famille m’a dit oui et m’a offert une opportunité énorme. Cette course est importante pour les jeunes et c’est génial d’être ici, en plein centre-ville avec nos bateaux. »

 

 

Le PROGRAMME 

  • Tous les jours :
Skimboard, tyrolienne 40m, Simulateur de voile, Plongée sous-marine, Jeux gonflables, maquillage, initiation nautique
Concerts (18h00)
  • Samedi 22 juillet :
10h00 : Ouverture du village
11h00 : Inauguration
13h30 : Retransmission du direct sur les écrans géants
  • Mardi 25 Juillet :
18h00 : Remise des prix Ultim, IMOCA, Ocean Fifty
  • Vendredi 28 juillet
18h00 : Remise des prix IRC, Class40, MOCRA
23h00 : Spectacle de drones lumineux (son et lumière), sur la plage verte
  • 29 juillet
16h00 : Patrouille de France (Plage de Colignon)
  • Programme complet :

 

50e édition de la Rolex Fastnet Race

Sept jours avant que les voiles ne se lèvent, que les cœurs s'emballent et que les rêves s'envolent à l'horizon lors de la 50e édition de la Rolex Fastnet Race.

Incontestablement l'un des joyaux de la couronne de la voile hauturière, la Rolex Fastnet Race entame ce mois-ci une 50e édition monumentale. C'est l'occasion de rendre hommage au riche héritage de la course et à l'influence qu'elle a exercée sur la course au large.

La Rolex Fastnet Race est un témoignage de l'esprit de la voile, un événement prestigieux où des équipages amateurs dévoués ont triomphé de leurs rivaux professionnels. Les participants ne font pas que courir, ils inscrivent leur nom dans l'histoire de la voile.

#RolexFastnetRace @RORCracing

 
follow us

À 2 mois du départ – Record d’inscriptions pour la 50e Rolex Fastnet Race

La cinquantième édition de la Rolex Fastnet Race, partira dans un peu moins de deux mois, le samedi 22 juillet, de Cowes à destination de Cherbourg-en-Cotentin en Normandie, via le rocher du Fastnet.

La Rolex Fastnet Race rassemble la plus grande flotte de course au large au monde sur un parcours de 600 milles devenu un classique. Le nombre de participants a régulièrement augmenté à chaque édition jusqu'en 2019 avec 388 voiliers, un record jusque-là. Mais cette année, pour sa 50e édition, les inscriptions se sont emballées, et ce sont aujourd’hui 494 voiliers qui sont inscrits, soit environ 3000 équipiers issus de 32 nations.

kialoa2

Le Kialoa II de 1963 est parti de Sydney, en Australie, pour participer à la 50e édition de la Rolex Fastnet Race. ROLEX/Carlo Borlenghi

Le gotha mondial de la course au large est au rendez-vous

Comme d'habitude, la flotte de la Rolex Fastnet Race réunit le gotha de la course au large, où des marins amateurs côtoient les meilleurs professionnels du monde. Elle comprend les voiliers de course au large les plus rapides, les trimarans géants volants Ultim, 29 Imoca engagés dans la course à la qualification pour le prochain Vendée Globe, ainsi que les meilleurs bateaux de régate du monde, dont le 88 pieds Lucky (7m de tirant d’eau !) ou encore le Maxi 72 Notorious. Mais la plupart des inscrits concerne la flotte IRC qui court pour le trophée historique de la course, la Fastnet Challenge Cup. À l'heure actuelle, cette catégorie compte à elle seule plus de 400 participants, ce qui en fait l'une de la Rolex Fastnet Race la plus grandes courses jamais organisées en IRC au cours des 23 années d'existence de la règle commune au RORC et à l’UNCL.

Venu par la mer d’Australie pour participer

Pour cette édition vraiment spéciale, les participants viennent du monde entier, mais les plus méritants sont sans conteste Paddy Broughton et son équipage sur le célèbre maxi yawl de 73 pieds Kialoa II. Entre les mains de son premier propriétaire Jim Kilroy, Kialoa II a terminé second de la Fastnet Race 1969. Ses actuels propriétaires anglais, les frères Paddy et Keith Broughton, après avoir participé à la Rolex Sydney-Hobart Race 2022, ont traversé le Pacifique, le canal de Panama et les Caraïbes, puis l'Atlantique jusqu'au Royaume-Uni. Une odyssée de quatre mois qui devrait s’achever ce week-end. Certains bateaux quant à eux, sont achetés ou même construits spécialement pour participer à la course. Pour d’autres équipages, la Rolex Fastnet Race est un rituel incontournable, un peu comme Noël ou les anniversaires. Mais peu d'entre approchent le record de la famille Goubau sur leur First 47.7 Moana, l'actuel champion d'Europe IRC. Après une première participation en 1997 sur leur précédent Moana, un Dufour 9000, le sympathique équipage belge a pris le départ de toutes les Rolex Fastnet Race depuis 2001, terminant toutes les courses à l'exception de la dernière et montant sur le podium de leur classe en 2011 et 2013. L'équipage cumule plus de 100 Rolex Fastnet Races à son actif. Sous la direction de ses propriétaires François Goubau et Michele Gelhausen, Moana est une affaire de famille. Mathieu, le fils du barreur, a participé à sa première course en 1997, à l'âge de 16 ans, et ses frères et sœurs Laurent et Alexis le rejoignent régulièrement à bord.

Le Carkeek 45 Ino Noir du Commodore du RORC James Neville a été construit spécialement pour participer à la Rolex Fastnet Race de cette année.  Georgie Altham/https://photoboat.shootproof.com/ Le Carkeek 45 Ino Noir du Commodore du RORC James Neville a été construit spécialement pour participer à la Rolex Fastnet Race de cette année. Georgie Altham/https://photoboat.shootproof.com/

Au moins une fois dans sa vie…

Pour beaucoup d'autres, en revanche cette Rolex Fastnet Race sera une première. Parmi eux, l'Américain Paul Kanve et son Hinckley Sou'wester 51 Momentum, qui a en revanche déjà participé à plusieurs courses entre Newport et les Bermudes par exemple. Mais même pour un Américain, la Fastnet est une course mythique que l’on doit avoir couru au moins une fois dans sa vie. De même pour Alastair Bisson, qui n’aura pas loin pour rentrer une fois la ligne d’arrivée à Cherbourg-en-Cotentin franchie, puisque le port d’attache de son Sun Fast 3600 Killing Time est Guernesey. Pour lui la Fastnet a cela de spécial que son « histoire suscite autant de respect chez les marins que chez les terriens. Tout le monde sait que la concurrence est énorme, donc faire un bon résultat apporte une grande reconnaissance de la part de ses pairs ». Quant à l'équipage Xp38 Mylla, basé à Santander, son propriétaire Javier Sanchez Lamelas explique que la Rolex Fastnet Race est "tout simplement l'une des courses les plus emblématiques de la planète, si ce n'est la plus emblématique".

La 50e édition de la Rolex Fastnet Race partira de Cowes, sur l'île de Wight, le samedi 22 juillet à 14h00 heure française, direction le phare du Fastnet puis la Normandie où le premier Ultim devrait atteindre Cherbourg-en-Cotentin le dimanche 23 juillet au soir. Il sera suivi des Imoca puis des trimarans Ocean Fifty, tandis que la flotte IRC est attendue dans sa grande majorité entre le 26 et le 28 juillet dans le port le plus septentrional de la Manche.

La famille Goubau et l'équipage de leur Beneteau First 47.7 Moana ont accumulé plus de 100 Fastnets à eux tous.  Paul Wyeth/pwpictures.com La famille Goubau et l'équipage de leur Beneteau First 47.7 Moana ont accumulé plus de 100 Fastnets à eux tous. Paul Wyeth/pwpictures.com

La Rolex Fastnet Race, l’engouement d’un territoire

Avec la Rolex Fastnet Race qui arrive dans un mois, Cherbourg-en-Cotentin va devenir pendant quelques jours la capitale mondiale de la course au large.Près de 500 bateaux sont en effet attendus sur la ligne d’arrivée, du jamais vu ! C’est la première fois qu’une telle flotte est accueillie sur un même événement et un tel exploit n’est possible que grâce à la collaboration de tous les acteurs du territoire, de la région Normandie à la ville de Cherbourg-en-Cotentin en passant bien sûr par le département de la Manche et la Presqu’île du Cotentin.

«C’est un territoire où il existe une tradition de coopération forte, qui dépasseles questions politiques» explique Jean-Louis Valentin, Président del’association en charge de l’arrivée.

arriv2es telephone

Cette union s’explique aussi par une stratégie commune, celle de faire du nautisme un axe de développement à tous les échelons. Ainsi Cherbourg-en-Cotentin accueille des évènements de premier plan à l'image de la Rolex Fastnet Race, bien sûr mais aussi la Drheam Cup, inscrite au calendrier desplus grands skippeurs français alors que le Cotentin est de plus en plus réputé pour la beauté préservée de son littoral. Le département de la Manche a lui aussi son programme « course au large » avec un bateau à ses couleurs, skippé par Nicolas Jossier. Au niveau régional, les initiatives sont multiples avec des courses bien installées à l’image de la Transat Jacques Vabre ou de la Solitaire du Figaro qui s’élancera cette année de Caen. La Rolex Fastnet Race s’inscrit donc dans cette logique partagée. «Il y avait une volonté de trouver un événement de dimension internationale dans le domaine du nautisme» poursuit Jean-Louis Valentin qui mesure l’engouement à la fréquentation hôtellière, en hausse, ainsi qu’au remplissage des restaurants.« Il y a aussi des critères tels que les retombées presse. Il y a plusieurs niveaux d’analyse mais l’on ressent bien que c’est un événement qui a du sens.» La particularité de cette Rolex Fastnet Race est aussi d’offrir un trait d’union inédit entre la France et l’Angleterre. L’événement est en effet organisé par un club anglais, le RORC. Cette 50ème édition promet donc de marquer l’histoire et le public normand pourra en profiter dès le 20 juillet avec les bateaux qui feront escale avant de prendre le départ à Cowes.

Benoit Arrivé, maire de Cherbourg-en-Cotentin

Depuis 30 ans, Port Chantereyne accueille les plus grandes courses au large européennes. Départs ou arrivées, ces événements suscitent toujours un grand engouement et nous avons à coeur de faire partager aux terriens les aventures des équipages venus du monde entier. Le Fastnet confère un supplément d’âme à ces grandes fêtes nautiques. C’est l’une des plus grandes courses au monde et elle offre à notre ville, à notre port, à notre bassin nautique une exposition incomparable. Et l’opportunité de montrer que nous sommes l’un des grands lieux du nautisme en Europe.

David Margueritte, Président de la Communauté d’Agglomération du Cotentin

Nous sommes heureux d’accueillir dans le Cotentin cette épreuve mythique de course à la voile qu’est la Rolex Fastnet Race et de célébrer la mer avec nos voisins anglais et irlandais. L'identité maritime du Cotentin est profondément inscrite dans les gènes de ses habitants. Ici on grandit avec la mer et on vit au rythme des marées. Cet événement nautique, qui reste également une véritable fête populaire, nous permet de rappeler que le Cotentin est la « TerreBleue ». Avec la Rolex Fastnet Race, nous rejoignons le cercle fermé des territoires accueillant de grands événements nautiques. Le Cotentin montre ainsi son attractivité et son dynamisme tourné vers la mer.

Jean Morin, Président du Département de la Manche

Cette année encore, la Manche se prépare à vivre un événement de grande ampleur, en mer comme à terre. L’accueil de cette course à la voile parmi les plus mythiques d’Europe renforce l’image nautique de la Manche et fait rayonner le territoire à l’internationale. L’édition de 2021 avait généré des retours positifs de toute part et cette édition 2023 s’annonce déjà comme une réussite avec un record d’inscriptions, réunissant marins amateurs et plus célèbres.

Hervé Morin, Président de la Région Normandie

La Région Normandie est particulièrement fière de soutenir l’organisation de la 50ème Rolex Fastnet Race qui réunit les plus grands noms de la discipline et qui affirme chaque année un peu plus encore la Normandie comme une région du nautisme tournée vers la mer. Je souhaite bon vent aux nombreux navigateurs que nous saurons accueillir dignement à leur arrivée en Normandie.

follow us

Les multis en nombre sur la Rolex Fastnet Race

Attention record ! Cette 50ème édition de la Rolex Fastnet Race rassemble de nombreux multicoques, réputés très rapides. Deux Ultims sont engagés et pourraient établir un nouveau temps de référence sur ce nouveau parcours entre Cowes et Cherbourg-en-Cotentin alors que la classe Ocean50 aligne huit bateaux.

Photo : Guillaume Gatefait / SVR Photo : Guillaume Gatefait / SVR

Les deux géants bleus, SVR-Lazartigue et Banque Populaire XI, sont skippés par deux titans de la course au large, François Gabart et Armel le Cleac'h. Tous deux ont remporté le Vendée Globe (Gabart 2012, le Cleac'h 2016). Le Cleac'h fait partie du club exclusif des triples vainqueurs de La Solitaire du Figaro et navigue en Ultim depuis dix ans, ce bateau étant son deuxième. De même, Gabart a rejoint la classe en 2015, remportant de nombreux événements avec son trimaran MACIF, culminant avec son record de navigation en solitaire sans escale autour du monde de seulement 42j 16h 40m 35s, avec seulement deux jours de moins que le record établi avec un équipage complet.

Gabart a déjà participé deux fois à la Rolex Fastnet Race, gagnant sur son IMOCA MACIF en 2013 puis, en 2019, menant la ligne d'arrivée de Plymouth à bord de son trimaran Ultim, avant d'être devancé par le Groupe Edmond de Rothschild, qui a terminé à moins d'une minute. « C'était un peu décevant », reconnaît-il.

Pour Le Cleac'h, il s'agira de sa quatrième Rolex Fastnet Race, puisqu'il y a participé deux fois sur son IMOCA et une fois sur son précédent Banque Populaire Ultim. Cependant, comme Gabart, il est très familier du Fastnet et de la mer Celtique : « En Figaro, nous avons beaucoup d'étapes et de courses avec le Fastnet comme marque, donc je connais les difficultés de ce parcours ».

Que pensent les titans français de la course au large de la Rolex Fastnet Race ? Gabart : « Elle fait partie de l'histoire de la voile. Même quand on est enfant et qu'on navigue en Optimist, on entend parler de la Rolex Fastnet Race. Puis on grandit, on apprend ce que c'est et cela devient quelque chose que l'on veut faire. En France, elle n'est pas aussi connue que la Route du Rhum ou le Vendée Globe, mais les gens en ont entendu parler, surtout depuis qu'elle est ‘un peu plus française’ (c'est-à-dire qu'elle se termine à Cherbourg). Et elle est bien plus ancienne que les courses françaises - c'est un classique comme la Coupe de l'America. C'est aussi une histoire avec des bons et des mauvais côtés - je pense à 1979 ».

Le Cleac'h : « La Rolex Fastnet Race est une course mythique. J'ai connu cette course quand j'étais jeune parce que mon père la suivait. Bien qu'il n'ait jamais navigué, il m'a expliqué son histoire dramatique, y compris 1979 et la tempête. Le départ est incroyable : tous ces bateaux sur la ligne - c'est le seul endroit au monde où l'on peut vivre cela. La course a une si longue histoire, je suis très heureux d'être ici cette année car c'est la 50eme édition. Je suis très fier de mon équipe et de mon bateau qui pourrait être le premier à terminer la course.

Les deux skippers apprécient le fait qu'en participant à la Rolex Fastnet Race, ils font partie d'un événement qui implique tous les échelons de la communauté de la course à la voile, des amateurs aux plus grands professionnels.

Aucun de ces Ultims n'a participé à la course de 2021, lorsque Charles Caudrelier et Franck Cammas sur le Maxi Edmond de Rothschild ont établi le record du nouveau parcours jusqu'à Cherbourg-en Cotentin en 1j 9h 14m 54s. Leurs Ultims sont tout à fait capables de faire mieux - tous deux envisagent de participer au Trophée Jules Verne, dont la prochaine étape est de faire le tour du monde sans escale en équipage complet, non pas en 80 jours, mais en moins de 40 jours. De même, le record absolu du plus grand nombre de milles parcourus en 24 heures, vieux de 14 ans (908,2 milles/vitesse moyenne de 37,84 nœuds), peut également être battu si l'on dispose de la bonne trajectoire, de conditions adéquates et de la volonté nécessaire. Les derniers Ultims peuvent parcourir 1 000 milles en une journée (vitesse moyenne de 41,6 nœuds).

La plus belle pointe de Banque Populaire XI, par exemple, est de 47 nœuds à ce jour, mais la vitesse maximum compte moins que les moyennes élevées qui représentent  un objectif pour Le Cléac’h. « 40-42 nœuds pendant une ou deux heures, c'est très bien, ou 35-37 nœuds pendant 24 heures. Nous savons que c'est possible avec notre bateau si les conditions sont bonnes. Les performances des Ultims ont fait un bond en avant ces dernières années, depuis que de nouvelles configurations de foils leur permettent de voler. Pour Banque Populaire XI, il faut 12-13 nœuds de vent et une vitesse de 22 nœuds pour décoller. Les conditions idéales ne dépassent pas 20 nœuds, car au-delà, la mer devient trop agitée pour utiliser efficacement les foils. Au près, dans 15-17 nœuds, Banque Populaire XI vole et atteindra 27-30 nœuds. « C'est un grand pas en avant par rapport aux derniers Ultims.

Photo : Tim Wright Photo : Tim Wright

Un autre match race dans la classe des multicoques opposera les deux trimarans MOD70. Bien que monotypes à l'origine, ils sont aujourd'hui tous hors classe, beaucoup d'entre eux étant par exemple équipés de foils améliorés. Le Groupe Axciss d'Eric Defert (ex-Race For Water) sera opposé à l'un des MOD70 les plus optimisés, le Zoulou du Français Erik Maris. A l'origine Paprec Recyclage de Jean-Pierre Dick, ce MOD70 a connu son heure de gloire sous le nom de Team Concise de Tony Lawson en remportant les honneurs de la Rolex Fastnet Race 2017 en multicoque, avant de devenir Powerplay de Peter Cunningham, vainqueur de la RORC Caribbean 600 en 2020. Le propriétaire actuel, Erik Maris, a eu une longue histoire avec les quillards avant de passer aux multicoques, en passant par de nombreuses classes telles que l'Extreme 40, le D35 et le TF35, mais en passant près d'une décennie à courir des catamarans volants GC32 sur le GC32 Racing Tour.

Maris a personnellement des souvenirs anciens de la Rolex Fastnet Race, depuis qu'il a participé à l'Admiral's Cup en 1987 au sein de l'équipe B Belgique/France. Comme il le dit : "C'est tout simplement la plus grande course au large du monde, avec la Rolex Sydney Hobart. »

Alors que les Ultims sont sur le point de faire les gros titres, les trimarans Ocean Fifty sont eux aussi en pleine ascension. Anciennement connus sous le nom de Multi50, ces trimarans sont des versions plus petites des ORMA 60 qui ont vu le jour dans les années 1980 et ont couru jusqu'en 2007, date à laquelle ils ont été remplacés par les MOD70. Les Ocean Fifty n’ont pas participé aux précédentes Rolex Fastnet Race, mais la classe s'est récemment développée en France avec un programme de courses comprenant la série Pro Sailing Tour de la classe (qui en est à sa troisième saison), ainsi que les grandes classiques françaises telles que la Route du Rhum et la Transat Jacques Vabre et, cette année, la Rolex Fastnet Race.

La classe est soumise à des limitations strictes en matière de matériaux. Par exemple, les coques doivent être construites en fibre de verre, mais les renforts en fibre de carbone sont autorisés. Six foils sont autorisés, y compris les foils C monotypes obligatoires installés dans les flotteurs.

Photo : Vincent Olivaud Photo : Vincent Olivaud

Sur la ligne de départ de juillet, huit bateaux seront présents, dont le très expérimenté Erwan Le Roux, vainqueur de la Route du Rhum l'année dernière et du Pro Sailing Tour cette année avec son plan VPLP de la génération 2020, Koesio. Le bateau le plus récent sera le Primonial de Seb Rogues, dessiné par Romaric Neyhousser (qui fait partie de l'équipe de Guillaume Verdier) et dont la mise à l'eau est imminente. Rogues a remporté la Rolex Fastnet Race en 2013 en Class 40.

Le franco-britannique Luke Berry, nouveau venu dans la classe, est passé cette saison de la Class40 à l'Ocean Fifty  avec son bateau de 2009, Le Rire Médecin - Lamotte. Berry a remporté la Rolex Fastnet Race en Class40 en 2019, mais a été devancé en 2021, terminant troisième.

Photo : Vincent Olivaud Photo : Vincent Olivaud

Après deux saisons en Class40, Berry déclare : « J'ai senti qu'il y avait une opportunité de monter en grade et certains de mes sponsors étaient à la recherche de nouvelles aventures, alors nous avons réussi à mettre tout cela en place juste après la Route du Rhum l'année dernière. » La campagne de Berry est soutenue par de nombreux petits sponsors (20 au total et en augmentation), mais son budget est l'un des plus modestes. Bien qu'il soit plus âgé, son bateau a récemment fait ses preuves, remportant la Route du Rhum 2018 avec Armel Tripon (qui participe cette année à la Rolex Fastnet Race à bord de son Kombawa, conçu par Neyhousser en 2013) et ayant précédemment été mené par Seb Rogues, qui a remporté la Transat Jacques Vabre à bord de ce bateau en 2021. Berry affirme que les derniers Ocean Fifty ont des performances similaires à celles de la dernière génération d'ORMA 60 d'il y a 15 ans.

Berry s'accommode à peine de la transition du monocoque au trimaran, mais il peut compter sur l'expérience du talentueux navigateur de multicoques Antoine Joubert.

À propos de la Rolex Fastnet Race, il déclare : « J'ai participé à de nombreuses courses en Manche et à de nombreuses Mini Fastnets - j'adore ça, c'est une course formidable. La Rolex Fastnet Race n'est jamais terminée tant que vous n'avez pas franchi la ligne d'arrivée, comme nous l'avons découvert la dernière fois lorsque nous avons été les premiers jusqu'à Aurigny, avant d'être coiffés au poteau, ce qui était frustrant ».

La Rolex Fastnet Race 2023 réunira le plus grand nombre de multicoques français du 20 au 29 juillet 2023.

PODCAST - EPISODE 5 : SAM DAVIES, LE FASTNET COMME UNE ÉVIDENCE

A l’occasion de l’ Arrivée de la 50ème édition de la Rolex Fastnet Race en juillet 2023, l’association Arrivée Fastnet Cherbourg, qui organise l’arrivée , vous propose le Roman du Fastnet. Un podcast mensuel en six épisodes qui, en compagnie d’invités ayant une histoire avec la course, revient sur des moments forts de cette épreuve presque centenaire.

Découvrons ensemble le cinquième épisode.

cover le roman du fastnet ep5

 

Le Roman du Fastnet – Episode #5
SAM DAVIES, LE FASTNET COMME UNE ÉVIDENCE

Le 22 juillet, Samantha Davies prendra sur son Imoca à foils Initiatives Cœur le départ de la Rolex Fastnet Race à Cherbourg-en-Cotentin, "sa dixième ou onzième", elle ne sait plus très bien ! Quand on aime, on ne compte pas pour la Britannique, littéralement « addict » d’une course qui balise tout son parcours de navigatrice. L’aventure commence dès l’enfance, à l’évocation du terrible Fastnet 1979. "J’avais cinq ans, je n’ai pas de souvenir précis, mais je sais qu’on en parlait beaucoup dans la famille et avec les amis, aussi parce que nous connaissions des gens touchés par le drame."La jeune Samantha aurait pu continuer à faire de la croisière tranquille dans le Solent sur le bateau de ses parents, mais l’attrait pour la course et la technique la pousse à frapper à la coque de voisins de pontons qui régatent. Accueillie comme numéro 1 sur le Sun Legend 41 de la famille Mitchell, Sam découvre les joies du rappel dans les filières sur un bateau pas beaucoup plus étanche que ses premiers cirés. Qu’importe ! "On ne soupçonne pas la valeur de ce genre d’embarquement. Je remercie encore ces gens aujourd’hui. C’est là qu’est née ma passion et que j’ai compris que je voulais faire de la course au large ma vie."Suivront d’autres expériences en mer Celtique sur des bateaux de course-croisière, puis les premières années Imoca, l’expérience de la Volvo Ocean Race sur Team SCA, dont le Fastnet fut le galop d’essai au large, et quatre participations encore sur Initiatives Cœur. "Chaque Fastnet est différent, et c’est aussi à chaque fois une belle occasion de rentrer voir la famille et les copains », dit celle qui « a la nostalgie des arrivées à Plymouth » mais qualifie l’accueil cherbourgeois en 2021 « d’incroyable". Un mal pour un bien que ce changement de destination, qui forge "l’entente cordiale" entre les deux rives du Channel selon la plus française des skippers britanniques.

Initiatives-Coeur,FRA109s daviesRolex Fastnet Race start off Cowes 8 August 2021Sam Davies Initiatives-Coeur

 

 

 

Le podcast  « Le roman du Fastnet » c’est votre entrée VIP dans l’histoire de la course. Faite le plein d’anecdotes, de témoignages et d ‘échanges avec les personnes qui ont contribué à faire de cette course, une légende. Venez vous imprégner de  l’atmosphère de la Rolex Fastnet Race au micro de Pierre-Marie Bourguinat, de quoi vous faire patientez jusqu’au 22 juillet 2023 pour le départ de la 50ème édition. 

follow us

La Rolex Fastnet Race, une course au féminin

Tor Tomlinson clutching the Fastnet Challenge Cup after winning the 2021 Rolex Fastnet Race overall on Tom Kneen’s British JPK 11.80 Sunrise. © Paul Wyeth/pwpictures.com Tor Tomlinson clutching the Fastnet Challenge Cup after winning the 2021 Rolex Fastnet Race overall on Tom Kneen’s British JPK 11.80 Sunrise. © Paul Wyeth/pwpictures.com

Plusieurs femmes ont déjà marqué l’histoire de la Rolex Fastnet Race. A presque un mois du départ et de l’arrivée à Cherbourg-en-Cotentin, tour d’horizon de celles qui vont écrire la 50ème édition de cette course historique.

The Rolex Fastnet Race provided a pivotal moment for Sam Davies in her offshore racing career © Yann Riou - polaRYSE / OscarLa Rolex Fastnet Race a marqué un tournant dans la carrière de Sam Davies dans la course au large. © Yann Riou - polaRYSE / Oscar

Sam Davies (GBR), Initiatives Coeur, classe IMOCA

Originaire de Portsmouth, Sam Davies vit en France depuis plus de vingt ans. Elle y a gravi tous les échelons de la course au large. Son histoire avec le grand large débute en 1998 alors qu’elle embarque aux côtés de Tracy Edwards pour battre le record du tour du monde sans escale. Elle a depuis participé à trois Vendée Globe ainsi qu’à la Volvo Ocean Race à la tête du team SCA. Récemment revenue d'une étape de l'Ocean Race, elle fait aujourd'hui campagne à bord d’un bateau flambant neuf aux couleurs d’Initiatives Cœur. Cette campagne permet de collecter des fonds pour des Mécénat Chirurgie Cardiaque afin de soigner des enfants issus de pays défavorisés.
 
La Rolex Fastnet Race est importante pour Davies car elle lui a permis de vivre sa première expérience de course au large à bord d'un bateau de 40 pieds, invitée par les propriétaires. « Sur le moment, vous ne vous rendez pas compte de l'incroyable opportunité qui vous est offerte. Surtout quand vous êtes jeune, vous devez bien vous vendre, mais sur le moment, vous considérez que c'est acquis. Je ne remercierai jamais assez Tim et Liz (les propriétaires) pour ce qu'ils ont fait pour moi ».
 
Le domaine de Davies - la course au large - est l'un des rares sports où les femmes et les hommes partent sur un pied d’égalité. Tout le monde a en tête la victoire de Florence Arthaud sur la Route du Rhum 1990 ou la seconde place d’Ellen Mac Arthur lors du Vendée Globe 2001. Dans le prochain Vendée Globe, il y aura au moins cinq femmes en lice. « Ce qui est sympa, c'est que ce sont toutes des navigatrices de haut niveau qui ont des projets avec des sponsors qui sont sérieux et qui sont là depuis longtemps (ce n'est pas leur premier Vendée Globe). Ils ont tous des foilers, avec un fort potentiel pour obtenir de bons résultats. »
 
« Ce qui est bien aussi, c'est qu'il y a au moins un skipper masculin qui a choisi une co-skipper féminine pour la Transat Jacques Vabre. Jusqu'à présent, les seules navigatrices IMOCA étaient les skippers. C'est un signe de confiance et de respect dans le monde de la voile. » poursuit Sam.

Tor Tomlinson (2nd right) on board Sunrise after finishing the 2021 Rolex Fastnet Race © Paul Wyeth/pwpictures.comTor Tomlinson (2e à droite) à bord de Sunrise après avoir terminé la Rolex Fastnet Race 2021 © Paul Wyeth/pwpictures.com

Tor Tomlinson (GBR), JPK 11.80 Sunrise, IRC 2

La dernière édition de la Rolex Fastnet Race a été remportée par le JPK 11.80 Sunrise de Tom Kneen dont l’équipage comprenait deux femmes : Tor Tomlinson Cheney et Suzy Peters.
Sur ce bateau, lors des départs, Tor Tomlinson Cheney règle la Grand-Voile tandis que Suzy Peters est co-navigatrice avec Tom Cheney, le mari de Tor.
 
« Suzy est une très bonne navigatrice et nous sommes toutes amies », explique Tomlinson Cheney.
 
Est-il plus facile pour les femmes d'obtenir une place sur ce type de bateau ? « En tant qu'amateur, je pense que oui. Il y a deux aspects différents : La navigation en double se développe, il est donc plus difficile pour les gens de naviguer, mais la raison pour laquelle elle est de plus en plus répandue est que les gens ont du mal à trouver des équipiers. Les opportunités sont donc plus nombreuses. Le plus difficile est de trouver l'équipe qui vous convient et pour laquelle vous voulez sacrifier vos week-ends. »

Astrid de Vin at the helm of her JPK 10.30 Il Corvo - competing in the De Guingand Bowl race © Paul Wyeth/pwpictures.com Astrid de Vin à la barre de son JPK 10.30 Il Corvo - participant à la course De Guingand Bowl © Paul Wyeth/pwpictures.com

Astrid de Vin (NED), JPK 10.30 Il Corvo, IRC Two

Si les équipages féminins sont minoritaires, les femmes propriétaires sont encore plus rares dans la flotte IRC. L'une des plus compétitives est la Néerlandaise Astrid de Vin. Il s'agit de sa quatrième Rolex Fastnet Race et de sa deuxième course en double, puisqu'elle a déjà participé à une course de ce type avec son précédent Grand Soleil 43.
 
Récemment, Astrid de Vin s'est engagée à courir en double au large avec son co-skipper expérimenté Roeland Franssens, qui a participé à au moins 10 courses autour du rocher irlandais. « Personnellement, après 10 ans de course côtière en Hollande, j'avais envie d'un plus grand défi. Avec la course au large, aucune course n'est la même ». Pour courir en équipage réduit au large, elle a acquis le JPK 10.30, le même modèle que celui qui a remporté la classe IRC Two-Handed lors des deux dernières courses de la Rolex Fastnet Race.
 
Sur le plan professionnel, Mme De Vin a travaillé dans le domaine des relations publiques et de la communication. Faisant partie d'un groupe exclusif de femmes propriétaires, elle déclare : « C'est vrai - j'ai de la chance ! Il faut avoir la possibilité de le faire financièrement et j'aime beaucoup la course au large ». Elle est impatiente de s'intégrer à la communauté britannique de l'IRC en double, qui comprend elle-même de nombreuses femmes, et même quelques femmes propriétaires comme Kate Cope avec son Sun Fast 3200 Purple Mist.

Jenny Taylor-Jones taking part in the Rolex Fastnet Race for the fourth time, but it will be a first for her and her family on their celebrated, well-travelled classic S&S39 Sunstone © SunstoneJenny Taylor-Jones participe à la Rolex Fastnet Race pour la quatrième fois, mais ce sera la première fois pour elle et sa famille à bord de leur célèbre voilier classique S&S39 Sunstone © Sunstone

Jenny Taylor-Jones (GBR), S&S 39 Sunstone, IRC Four

Dans la flotte IRC, les plus belles histoires sont des affaires de famille et l’une des plus emblématiques est celle des Taylor-Jones basés à Ipswich - Will et Jenny avec leur fille Issy et le frère de Will, Tom, complétés par deux amis d'Issy embarqués à bord de Sunstone, un bateau qui a marqué sa génération dans les années 90.
 
En ce qui concerne l'évolution des courses féminines depuis qu'elle a commencé, Jenny dit que c'est la navigation de sa fille qui est la plus évidente. « Elle a beaucoup navigué en dériveur et je l'ai conduite à de nombreux événements. Elle a navigué en Teras et en Feva, et la navigation en RS vise à inclure les filles de manière très équitable. A 13-14 ans, les sports à l'école sont très séparés en fonction du sexe, mais ça n’était pas le cas avec la voile ».
 
Ce sera la quatrième Rolex Fastnet Race de Jenny et la première de la famille à bord de Sunstone. En général, la stratégie est l’affaire de Jenny mais les tactiques de courses sont toujours abordées en commun. « J'ai hâte d'y être. J'avais un peu d'appréhension au début, parce que je me disais que je n'avais plus 25 ans. En fait, on ne se sent pas différent, juste un peu plus lent ».Shirley Gervolino is travelling over 9,000NM (16,676km) from New Caledonia in the South Pacific to race on  Global Yacht Racing’s First 47.7 EH01Shirley Gervolino a parcouru plus de 9 000 NM (16 676 km) depuis la Nouvelle-Calédonie, dans le Pacifique Sud, pour participer à la courseS

Shirley Gervolino (FRA/GBR), Beneteau 47.7 EH01, IRC One

Outre les participants australiens, la palme du voyage le plus lointain revient à Shirley Gervolino, qui vient tout droit de Nouvelle-Calédonie, pour courir sur le First 47.7 EH01 de Global Yacht Racing. Shirley est née en Angleterre d'un père anglais, a grandi en France et s'est installée en Nouvelle-Calédonie il y a 30 ans. Professionnellement, elle est médecin généraliste, mais se concentre aujourd'hui sur la stratégie et l'analyse des hôpitaux, y compris la numérisation des dossiers de l'hôpital.
 
Elle a navigué toute sa vie, en dériveur dans le sud de la France pendant son enfance à bord d'Optimist, de 470 et de 505. Elle a également abandonné la voile lorsqu'elle a eu une famille, avant de revenir à la compétition en 2007. Elle a notamment participé à la Rolex Fastnet Race 2009 - elle essaie de participer à une grande course au large de 600 à 1 000 milles par an. Elle a notamment participé à la Rolex Sydney Hobart, à la Rolex Middle Sea Race l'année dernière, à la course Auckland-Nouvelle-Calédonie, à la course Nouvelle-Calédonie-Vanuatu et à sa propre course autour de la Nouvelle-Calédonie, ainsi qu'à des régates en Europe et dans les Caraïbes. 
 
« J'aime les courses au large, mais j'aime aussi les courses côtières, que je pratique régulièrement. » En Nouvelle-Calédonie, les femmes qui participent à des courses sont relativement peu nombreuses. Là-bas, elle fait actuellement partie d'un équipage exclusivement féminin qui participe à la course Round New Caledonia et est impliquée dans une association qui encourage les femmes à naviguer.
 
« J'aime les équipages mixtes, mais je suis assez déçue car il faut toujours faire ses preuves quand on est une femme. Il y a des rôles à bord qui restent réservés aux hommes c'est très frustrant. » À l'avenir, Shirley souhaite acheter son propre yacht.

Experienced Dutch 19-year-old Tinka Visser will be competing on J/109 Jybe Talkin © Pedro Martinez/44CupL'expérimentée Néerlandaise Tinka Visser, 19 ans, participera à la compétition sur le J/109 Jybe Talkin © Pedro Martinez/44Cup

Tinka Visser (NED), J/109 Jybe Talkin, IRC Three

Bien qu'elle soit la plus jeune femme présentée ici, âgée de 19 ans, Tinka Visser de Groningen a accumulé une expérience considérable.
 
Issue d'une famille de navigateurs, elle est passée par la voile légère avant de se lancer à fond dans la course de quillards à l'âge de 16 ans. Elle a participé pendant un an à la campagne du VO60 Boudragon du Néerlandais Hans Bouscholte, dont le point culminant a été la Rolex Fastnet Race de 2021. Elle poursuit : « Après l'école, je me suis retrouvée sur le Swan 65 King Legend, avec lequel j'ai participé à des courses et effectué quelques convoyages ». Son réseau s'est encore élargi lorsque, pendant son année de césure, elle a passé du temps chez Doyle Sails UK. Cela lui a donné l'occasion de régater sur un Cape 31 et sur le J/109 à bord duquel elle participe cette année à la Rolex Fastnet Race.
 
« J'ai entendu beaucoup d'histoires sur la Fastnet Race », dit-elle. « Mes parents l'ont faite plusieurs fois dans le passé et j'ai donc entendu parler des conditions difficiles. Il y a deux ans, au départ, il y avait beaucoup de vent et de grosses vagues, mais après, ça allait - ce n'était pas confortable. Je m'attendais à des conditions plus difficiles. »
 
Alors que sur le VO60, ils ont régaté à 18, elle attend avec impatience une course plus intime à huit sur le J/109 Jybe Talkin de Christopher Burleigh. Cette fois encore, il s'agit d'une affaire de famille, puisque son fils Matthew et sa fille Kat participent également à la course. « Je les ai rencontrés par l'intermédiaire d'un ami à la Semaine de Cowes et j'ai navigué avec eux pendant deux jours. Nous sommes restés en contact et j'ai vu qu'ils prévoyaient de participer à la Fastnet... »
 
Malgré son jeune âge, elle affirme que le secret est « d'avoir des relations, de connaître des gens, puis il y a un effet boule de neige. Cela dépend en partie de votre caractère : si vous êtes ouvert, que vous voulez aider et que vous êtes disposé à recevoir des commentaires, c'est ainsi que vous vous entendrez avec les gens. Peu importe que vous soyez un homme ou une femme. »
 
Outre l'imminence de la Rolex Fastnet Race, Visser étudie actuellement les sciences de l'éducation et a eu la chance d'être embarquée pour la saison dans l'équipage Team Aqua de Chris Bake sur la 44Cup, qui se rendra à nouveau à Cowes du 9 au 13 août.

Dès le 17 juillet, retrouvez les skippers à Cherbourg-en-Cotentin pour le pré-départ de la Rolex Fastnet Race. Le départ est lancé depuis Cowes le 22 juillet et les arrivées s’enchaînent à partir du 23 juillet, pendant toute la semaine.

follow us

Le triple défi de Bryon Ehrhart sur la Rolex Fastnet Race

Réaliser le triplé sur la Rolex Fastnet Race en monocoque, c’est le graal des plus grands marins du monde. Un exploit qui n’a jamais été réalisé depuis la création de cette course mythique il y a près d’un siècle. Sur une même édition, il s’agit d’arriver en tête, de battre le record et, en plus, de s’imposer en temps compensé. Cette année, les étoiles n’ont jamais été aussi bien alignées pour l’Américain Bryon Ehrhart à bord de son Lucky, un monocoque de 88 pieds taillé pour les défis hors-norme.

En dehors des Ultims, Lucky est considéré comme la machine la plus rapide de cette édition. Long de 88 pieds (27 mètres), équipé d’une quille pivotante, il est le plus grand monocoque engagé et fait figure de grand favori pour arriver en premier à Cherbourg-en-Cotentin. Ses plus proches concurrents sont le Maxi 72 Notorious ou les VO70, des bateaux véloces mais qui, en vitesse pure, auront du mal à tenir tête au grand Lucky qui, sous son ancien nom de Rambler 88 a déjà deux fois remporté le Line Honour.
 
Bryon, patron d'une compagnie d'assurance, a donc toutes les chances du monde d’obtenir le Line Honour mais ce n’est qu’une des conditions à obtenir pour le triplé. Il faut en effet également battre le record, établi en 2021 sur ce nouveau parcours en 56 heures 33 minutes et 55 secondes par le géant Skorpios, un titan de 38 mètres (125 pieds). Là encore, ce record semble à la portée de l’étrave de Lucky. Sur ce nouveau parcours, il a été établi dans des conditions de vent faible et peut donc être amélioré pour peu que la météo soit de la partie.
 
S’offrir le doublé est déjà un accomplissement suffisant pour combler bien des marins. En 50 éditions, seuls cinq participants ont réussi à réaliser cet exploit mais Bryon Ehrhart, à bord de Lucky pourrait aller encore plus loin pour peu que les vents lui soient favorables. Si la course de cette année favorise les "gros bateaux" avec des vents forts au début de la course puis qui tombent par la suite, Lucky a une chance de remporter le prix du temps compensé.
 
Erhart, qui a déjà participé trois fois à la Rolex Fastnet Race est aimanté par cette Rolex Fastnet Race. « C'est certainement l'un des classiques mondiaux et c'est la raison pour laquelle je m'y intéresse depuis que je me suis lancé dans la voile hauturière - pour faire les classiques et les faire bien. Je l'ai faite trois fois et je ne l'ai jamais bien faite, c'est pourquoi je reviens pour la quatrième fois. » La montée en puissance de son actuel 88 pieds à quille basculante permet à Ehrhart de disposer d'un bateau mieux optimisé pour la course au large, compétitif et marin dans un plus grand nombre de conditions. A bord, on retrouvera de nombreux anciens équipiers de George David, menés par Brad Butterworth et remplis de légendes de l'America's Cup et de la Volvo Ocean Race. « Ce sont des marins fantastiques. Les systèmes de ce bateau sont complexes – beaucoup plus que sur mes précédents bateaux - et il faut des gens très intelligents pour le faire fonctionner au mieux » poursuit le skipper de Lucky.

RORC/Rick TomlinsonRORC/Rick Tomlinson

À 2 mois du départ – Record d’inscriptions pour la 50e Rolex Fastnet Race

The 1963 Kialoa II has been sailed all the way from Sydney, Australia to compete in the 50th edition of the Rolex Fastnet Race  © ROLEX/Carlo Borlenghi The 1963 Kialoa II has been sailed all the way from Sydney, Australia to compete in the 50th edition of the Rolex Fastnet Race © ROLEX/Carlo Borlenghi

La cinquantième édition de la Rolex Fastnet Race, partira dans un peu moins de deux mois, le samedi 22 juillet, de Cowes à destination de Cherbourg-en-Cotentin en Normandie, via le rocher du Fastnet.

La Rolex Fastnet Race rassemble la plus grande flotte de course au large au monde sur un parcours de 600 milles devenu un classique. Le nombre de participants a régulièrement augmenté à chaque édition jusqu'en 2019 avec 388 voiliers, un record jusque-là. Mais cette année, pour sa 50e édition, les inscriptions se sont emballées, et ce sont aujourd’hui 494 voiliers qui sont inscrits, soit environ 3000 équipiers issus de 32 nations.

Le gotha mondial de la course au large est au rendez-vous

Comme d'habitude, la flotte de la Rolex Fastnet Race réunit le gotha de la course au large, où des marins amateurs côtoient les meilleurs professionnels du monde. Elle comprend les voiliers de course au large les plus rapides, les trimarans géants volants Ultim, 29 Imoca engagés dans la course à la qualification pour le prochain Vendée Globe, ainsi que les meilleurs bateaux de régate du monde, dont le 88 pieds Lucky (7m de tirant d’eau !) ou encore le Maxi 72 Notorious. Mais la plupart des inscrits concerne la flotte IRC qui court pour le trophée historique de la course, la Fastnet Challenge Cup. À l'heure actuelle, cette catégorie compte à elle seule plus de 400 participants, ce qui en fait l'une de la Rolex Fastnet Race la plus grandes courses jamais organisées en IRC au cours des 23 années d'existence de la règle commune au RORC et à l’UNCL.

Le maxi yawl de 73 pieds de Paddy et Keith Broughton, Kialoa II, a participé à un certain nombre de grandes courses classiques au large et ses propriétaires ne voulaient pas manquer les célébrations de la 50e Rolex Fastnet Race © ROLEX/Carlo Borlenghi

Venu par la mer d’Australie pour participer

Pour cette édition vraiment spéciale, les participants viennent du monde entier, mais les plus méritants sont sans conteste Paddy Broughton et son équipage sur le célèbre maxi yawl de 73 pieds Kialoa II. Entre les mains de son premier propriétaire Jim Kilroy, Kialoa II a terminé second de la Fastnet Race 1969. Ses actuels propriétaires anglais, les frères Paddy et Keith Broughton, après avoir participé à la Rolex Sydney-Hobart Race 2022, ont traversé le Pacifique, le canal de Panama et les Caraïbes, puis l'Atlantique jusqu'au Royaume-Uni. Une odyssée de quatre mois qui devrait s’achever ce week-end. Certains bateaux quant à eux, sont achetés ou même construits spécialement pour participer à la course. Pour d’autres équipages, la Rolex Fastnet Race est un rituel incontournable, un peu comme Noël ou les anniversaires. Mais peu d'entre approchent le record de la famille Goubau sur leur First 47.7 Moana, l'actuel champion d'Europe IRC. Après une première participation en 1997 sur leur précédent Moana, un Dufour 9000, le sympathique équipage belge a pris le départ de toutes les Rolex Fastnet Race depuis 2001, terminant toutes les courses à l'exception de la dernière et montant sur le podium de leur classe en 2011 et 2013. L'équipage cumule plus de 100 Rolex Fastnet Races à son actif. Sous la direction de ses propriétaires François Goubau et Michele Gelhausen, Moana est une affaire de famille. Mathieu, le fils du barreur, a participé à sa première course en 1997, à l'âge de 16 ans, et ses frères et sœurs Laurent et Alexis le rejoignent régulièrement à bord.

Le Carkeek 45 Ino Noir du Commodore du RORC James Neville a été construit spécialement pour participer à la Rolex Fastnet Race de cette année © Georgie Altham

Au moins une fois dans sa vie…

Pour beaucoup d'autres, en revanche cette Rolex Fastnet Race sera une première. Parmi eux, l'Américain Paul Kanve et son Hinckley Sou'wester 51 Momentum, qui a en revanche déjà participé à plusieurs courses entre Newport et les Bermudes par exemple. Mais même pour un Américain, la Fastnet est une course mythique que l’on doit avoir couru au moins une fois dans sa vie. De même pour Alastair Bisson, qui n’aura pas loin pour rentrer une fois la ligne d’arrivée à Cherbourg-en-Cotentin franchie, puisque le port d’attache de son Sun Fast 3600 Killing Time est Guernesey. Pour lui la Fastnet a cela de spécial que son « histoire suscite autant de respect chez les marins que chez les terriens. Tout le monde sait que la concurrence est énorme, donc faire un bon résultat apporte une grande reconnaissance de la part de ses pairs ». Quant à l'équipage Xp38 Mylla, basé à Santander, son propriétaire Javier Sanchez Lamelas explique que la Rolex Fastnet Race est "tout simplement l'une des courses les plus emblématiques de la planète, si ce n'est la plus emblématique".

La famille Goubau et l'équipage de leur Beneteau First 47.7 Moana ont accumulé plus de 100 Fastnets à eux tous... © Paul Wyeth/pwpictures.com

La 50e édition de la Rolex Fastnet Race partira de Cowes, sur l'île de Wight, le samedi 22 juillet à 14h00 heure française, direction le phare du Fastnet puis la Normandie où le premier Ultim devrait atteindre Cherbourg-en-Cotentin le dimanche 23 juillet au soir. Il sera suivi des Imoca puis des trimarans Ocean Fifty, tandis que la flotte IRC est attendue dans sa grande majorité entre le 26 et le 28 juillet dans le port le plus septentrional de la Manche.

Alastair Bisson, basé à Guernesey, est passé du dériveur à la course de voiliers il y a 20 ans et il participe à la RORC depuis 2022 à bord de son Sun Fast 3600. Ce sera la première participation de l'équipe à la Rolex Fastnet Race © Killing Time

PODCAST - EPISODE 4 : 2013, VICTOIRE HISTORIQUE, EN DOUBLE ET EN FAMILLE

A l’occasion de l’ Arrivée de la 50ème édition de la Rolex Fastnet Race en juillet 2023, l’association Arrivée Fastnet Cherbourg, qui organise l’arrivée , vous propose le Roman du Fastnet. Un podcast mensuel en six épisodes qui, en compagnie d’invités ayant une histoire avec la course, revient sur des moments forts de cette épreuve presque centenaire.

Découvrons ensemble le quatrième épisode.

cover le roman du fastnet ep4

Le Roman du Fastnet – Episode #4
Avec Pascal et Alexis Loison

Au départ de la Rolex Fastnet Race en 2013, Night and Day, l’un des 8 JPK 1010 engagés, fait partie des favoris pour l’emporter en IRC 3. En plus de ce classement, Pascal et Alexis Loison peuvent prétendre aussi s’imposer en double, ce qu’ils ont déjà fait en 2005 lors de leur premier Fastnet disputé sur leur précédent Night and Day, un J105.De là à rêver de victoire toutes classes, il y a un pas…

Car même si la catégorie double est de plus en plus disputée (plus de 60 duos en 2013), aucun tandem n’a jusqu’ici brûlé la politesse aux équipages dans l’histoire de la course. Le JPK 1010 des Loison père et fils vient pourtant de montrer que l’exploit était dans ses cordes en remportant la victoire « overall » lors de la Channel Race, ce qui fait dire à Pascal que

« dans certaines conditions, il n’y a pas de raison qu’un double bien mené sur un bateau bien préparé ne s’impose pas ».

Sur la ligne de départ, le gain de la montre Rolex promise au vainqueur toutes classes reste une boutade entre Pascal et son fils Alexis, rompu à la course au large via la Solitaire du Figaro dont il n’a raté aucune édition depuis 2006. Le duo familial est concentré sur la course qui commence, comme souvent, au louvoyage pour s’extraire du Solent avant de traverser les grandes baies piégeuses de la Cornouaille.

Jour et nuit, le JPK 1010 taille sa route, sans jamais relâcher la cadence, comme dans le morceau de Cole Porter dont il tire son nom. Au passage du Fastnet, les deux Cherbourgeois retrouvent du réseau malgré la purée de pois et apprennent qu’ils sont … deuxièmes ! Foggy Dew, le redoutable JPK1010 du Havrais Noël Racine, leur a brûlé la politesse dans la montée.

Mais entre le rocher irlandais et Plymouth, dans une brise tonique au vent de travers, Night and Day prend sa revanche, ce qui lui permet de doubler l’archipel des Scilly en tête. Les 40 derniers milles se courent sous haute tension et l’arrivée à Plymouth sous une pluie diluvienne reste dans les annales.

Night and Day est le premier à réaliser l’exploit d’une victoire toutes classes pour un bateau mené en double. Une performance qui n’a jamais été réitérée depuis…

View the embedded image gallery online at:
https://www.rolexfastnetrace.com/fr/actualites#sigProIdf511f6029f